Introduction

 

Dispensa ?

Pour traduire l’italien “ dispensa ” on doit choisir en français l’une des fonctions que ce mot recouvre, car ce mot italien signifie, selon le contexte, une distribution (d’eau par exemple), une pièce où l’on emmagasine de la nourriture, un meuble ayant le même usage, un fascicule contenant une partie d’une oeuvre ou les informations d’un cours ou bien enfin un acte  d’une administration dispensant de respecter une prescription ou une formalité. Et bien ce fascicule se propose de fournir ce que la traduction française de l’italien “ dispensa ” n’autorise malheureusement plus à percevoir. C’est-à-dire qu’il devrait permettre au lecteur de ne pas recourir à d’autres publications pour disposer d’une “ réserve ” d’informations ; réserve qui, dans notre cas, devrait l’aider à mieux connaître la société française.

 

Connaître la société française ?

Il est banal de voir qualifier les hommes et les femmes, vivant d’un côté ou de l’autre des Alpes, de cousins et à l’heure de l’Europe et de la mondialisation, il est utile de souligner les ressemblances et suspect de montrer les différences. Pourtant à l’époque des grands brassages et de l’abolition des frontières, nier les différences est un appauvrissement, mieux vaut-il les connaître, peut-être même se les expliquer, afin de se respecter et de s’enrichir mutuellement. Dans ce cadre interculturel,  l’apprentissage des langues étrangères joue un rôle irremplaçable. C’est ainsi que nous voulons apporter quelques clés pour mieux comprendre nos voisins hexagonaux : les Français, pour les lire et les écouter en sachant aller plus loin que ce qu’une traduction superficielle ne permet pas de comprendre et même parfois rend confus sinon inintelligible.

 

On dit que connaître une langue, ce n’est pas seulement posséder sa grammaire mais aussi la civilisation du pays qui la parle. L’étude de la civilisation, ensemble des phénomènes sociaux, concerne tout particulièrement des étudiants en sciences politiques et permet, dans notre cas, de conjuguer les aspects culturel, interculturel et l’enrichissement linguistique.

 

Notre terrain de découverte est la société française depuis 1945, le but, mis à part l’enrichissement que toute découverte apporte, est de tenter d’offrir un “ décodeur ” condensant un réseau d’informations nécessaires à une compréhension un peu approfondie de ce qu’on lit ou voit de la France, une tentative d’expliquer la France et les Français, d’apprendre à entrevoir tout l’énorme bagage culturel que certains mots transportent.

 

Nous avons choisi d’essayer de “ tisser ” une trame sur laquelle accrocher une information de base. Notre parcours s’organise en trois étapes. Dans la première, nous évoquons quelques mots fréquents, illustrant bien à nos yeux tout ce que le choix d’un simple mot implique culturellement ; nous essayons ensuite rapidement de voir un aspect de la perception largement répandue du Français et évoquons des commémorations significatives des débats français récents.

Une deuxième partie peut être intitulée platement géographie et histoire. Il s’agit de connaître la répartition des habitants sur le territoire et de reparcourir les grandes étapes de l’histoire récente. L’argument est vaste aussi avons-nous choisi, après avoir évoqué le débat contemporain suscité par le mot République, de ne parler que de certains moments de crise où l’on voit s’affronter des conceptions divergentes sur la direction à prendre, les valeurs à soutenir.

Une troisième partie est thématique et offre différents éclairages de la France d’aujourd’hui à travers des thèmes porteurs tels que: l’immigration, l’exclusion, la famille et l’école.

 

A la source de ces étapes, se trouvent différentes lectures. Pour ce qui est des journaux on admettra  sans peine que le journal le plus fréquemment cité est le quotidien Le Monde. Tout lire est une entreprise impossible et le choix du Monde ne nous paraît pas sujet à controverses, il s’agit en effet d’un quotidien à propos duquel B.Rémond dans Le dictionnaire historique de la vie politique française au XXe siècle établi sous la direction de Jean-François Sirinelli écrit que les raisons de son succès depuis sa création, le 19 décembre 1944, sont à rechercher dans son intégrité, qui en fait, entre autres, un journal fort estimé en France et lu dans le monde entier.