IV. L’HEXAGONE

 

L’Hexagone français est l’équivalent de la botte italienne ; l’image permet une exploitation plus commode, ainsi la trouve-t-on fréquemment déclinée  dans des expressions telles que : une politique hexagonale, des problèmes hexagonaux etc. Si on assiste en Italie à une opposition renouvelée entre Nord et Sud, la diatribe française concerne davantage Paris et le reste du territoire ; Paris et la province.

 

IV.a. L’espace français (un peu plus de 550.000 km2; environ 58,3 millions d’habitants)

Il est en situation de carrefour maritime et continental.

 

Il présente une grande variété de paysages. Le relief est modéré dans son ensemble, près de 2/3 du pays est situé au-dessous de 250m. Les montagnes occupent à peine 7% de la surface. Elles se dressent principalement aux frontières, les Pyrénées au sud, les Alpes à l’est, seul et moindre obstacle au milieu du pays : le Massif central.

 

 

a.1.  Quelques chiffres clés en pourcentage planétaire et en rang mondial

  population 1% 20ème rang
  PNB (Produit national brut)   4ème
  PNB par habitant   10ème
  Exportation mondiale de produits agricoles et alimentaires   2ème
  Commerce 5,4% 4ème
  Capacité nucléaire 16,8% 2ème
  Automobiles 8,3% 4ème
  Production de blé 5,7% 4ème
  Production de vin 22% 2ème
  Arrivées internationales de touristes 11,2% 1er

 

a.2. Le territoire français

Il a été très tôt, fortement centralisé. Centralisation que tous les régimes politiques ont renforcée et perfectionnée jusqu’au vote des lois de décentralisation administratives de 1982-83. L’Ile de France qui est la région où se situe Paris abrite, en 1994, sur 2,2% du territoire métropolitain, 19% de sa population.

Si la densité moyenne du territoire  est en 1994 de 105,6 h au km2,  les inégalités de répartition de la population sont fortes ; ainsi est-elle, dans l’Ile de France de 913 h au km2, dans le Limousin de 42,4, dans le Nord-Pas-de-Calais de 321, en Provence-Alpes-Côte d’Azur (région généralement désignée par le sigle région PACA) de 140,3 pour ne citer que quelques-unes des 22 régions qui composent l’Hexagone.

Globalement plus de 90% de l’espace français métropolitain est occupé par des modes d’usage ruraux : terres agricoles, sols boisés et sols naturels.

La transformation de la production agricole s’est traduite par une diminution accélérée du nombre d’exploitations : seulement un agriculteur sur trois partant à la retraite est remplacé par un jeune agriculteur. La superficie moyenne des exploitations a beaucoup augmenté.

 

Quatre zones structurent le paysage rural français :

  a) l’Ouest pays de bocage et d’élevage intensif :

Le caractère agricole des 3 régions de l’Ouest est très marqué ; elles fournissent 24% de la production agricole nationale sur 19% de la superficie agricole utilisée et 14% du territoire national. Les ménages agricoles restent nombreux et les revenus sont légèrement inférieurs à la moyenne. Sur la façade maritime la demande non agricole et de loisirs entraîne une régression des usages agricoles au profit des usages urbains.

 

b) le Nord et le Bassin parisien aux champs ouverts où dominent les grandes cultures :

Les régions du Nord et du bassin parisien fournissent 29% de la production agricole sur 28% du territoire. Ce sont des régions de grandes exploitations très mécanisées où les revenus sont élevés.

 

c) les plateaux de l’Est et les régions de montagne des Alpes et du Massif central où la seule activité possible est souvent l’élevage, contribuent plus faiblement à la production agricole : 16% de la production pour 25% du territoire. C’est dans ces régions que l’on trouve les plus faibles revenus agricoles. Les superficies agricoles diminuent au profit des bois et des friches.

 

d) les régions méditerranéennes et du Sud-Ouest où dominent les cultures permanentes et les systèmes mixtes de polyculture-élevage, fournissent 28% de la production agricole sur 33% du territoire. Excepté les départements ayant une forte production viticole, les revenus agricoles sont en dessous de la moyenne. Le potentiel touristique est inégalement exploité pour les compléter. La pression touristique et urbaine est forte dans les départements littoraux.

 

Les sols boisés  progressent à partir des sols naturels. Le passage de l’agriculture à la forêt semble se faire par une étape plus ou moins longue de non-usage, plus par envahissement spontané. Un déboisement notable des bosquets et des arbres épars a eu lieu au cours d’opérations de remembrement agricole.