VIII. LA FAMILLE
VIII.a. Présentation
La famille française connaît une évolution
que lon retrouve largement en Italie. Toutefois de ce côté
des Alpes, certaines caractéristiques françaises surprennent ;
la France semble conjuguer un éclatement de la famille
traditionnelle, généralement attribué aux sociétés plus
nordiques et la permanence de certaines résistances
misogynes , banalement interprétées
comme des attitudes plus méditerranéennes .
Les préoccupations actuelles, encore une
fois liées à la montée de ce que lon appelle la nouvelle
pauvreté, soulignent que la famille, souvent invoquée comme le
refuge ultime face aux difficultés sociales (pauvreté, chômage,
solitude, délinquance
) nest malheureusement pas un
rempart suffisant.
Nous renvoyons à la fin du chapitre
quelques récapitulatifs afin de ne pas trop charger de chiffres
ou de dates le corps du développement.
VIII.b. Des mots pour la
dire
Une première
considération concerne les noms donnés aux membres de la
famille. On constate tout dabord que, dans le domaine féminin,
un seul mot recouvre différentes fonctions :
le mot femme
correspond aux mots italiens donna mais aussi moglie ;
le mot fille à litalien ragazza mais aussi figlia ;
de même dans le domaine des grands-parents, il existe les mots
grand-père, grand-mère et grands-parents. Le préfixe
grand , ressenti comme introduisant une
distance respectueuse, a provoqué lapparition de formes
diminutives visant à réchauffer lappellation.
Suivant les origines géographiques et sociales, mais aussi selon
lâge et le choix des intéressés, les solutions pour
appeler les grands-parents varient ;
on trouvera ainsi pépé-mémé ; pèpère-mèmère ;
papi-mami etc
les possibilités sont nombreuses et
racontent aussi lhistoire familiale.
Lun des
principaux acteurs de la famille est incontestablement la
femme. Lévolution de sa condition, lopposition ou laccord
que les transformations de son statut rencontrent, sinscrivent
eux aussi dans la langue. A ce sujet, nous nous contenterons dindiquer
que la langue française reste très masculine ;
cest-à-dire que certaines fonctions, bien quétant
aujourdhui recouvertes par des femmes, nont pas
encore de féminin. Durant le mois de juillet 1998, les journaux
ont rapporté la polémique suscitée par lintention du
gouvernement Jospin de féminiser un certain nombre de titres de
fonctions, on parlerait par exemple désormais de Madame la
ministre, de Madame la députée ou de Madame la
chancelière de luniversité. Au-delà de la
querelle, portant sur linstitution ayant la responsabilité
de tels changements linguistiques, le débat a prouvé quil
existe, en France, un malaise ; les femmes ne vivent pas
exclusivement au sein de leur foyer, elles demandent donc
que le rôle quelles jouent dans la société, au sens le
plus large, soit visible au niveau du
langage.
Les Français vivent plus longtemps quautrefois,
les femmes françaises détenant dailleurs le record européen
de longévité. Ils se marient de moins en moins et divorcent de
plus en plus. De nombreux enfants naissent en dehors des liens du
mariage (1 enfant sur 3).
Aujourdhui le nombre de familles
dites recomposées est en augmentation ;
ce sont des familles qui réunissent les enfants communs à un
couple mais aussi les enfants que chaque membre du même couple a
avec un conjoint dont il est séparé.
Les années soixante sont lépoque
charnière où les normes familiales se sont profondément
transformées. Les sociologues constatent que les différents modèles
de famille (monoparentales ou recomposées, couples concubins ou
mariés) ont des comportements semblables. Plus quils ne sopposent,
ils semblent constituer des séquences de vie.
La conférence sur la famille organisée
en juin 98 par le gouvernement français et les rapports qui lont
préparée, montrent bien que ce qui inquiète, cest la
capacité de chaque famille, au-delà du modèle auquel elle
appartient, de répondre aux défis actuels : culturels, économiques
et sociaux.
La famille pyramidale, au sommet de
laquelle un père tout-puissant gouvernait des individus
mineurs : sa femme aussi bien que
ses enfants, a cédé la place à une cellule dindividus égaux
au bien-être desquels le groupe familial doit contribuer. Cette
nouvelle conception profane correspond à
un paradoxe : au moment où le mariage est profondément redéfini
en accord avec les valeurs dégalité et de liberté, on
assiste au phénomène nommé le démariage .
Le mariage paraît inutile voire dangereux, le concubinage redéfinit
lengagement comme un pacte purement privé.
Lautre conséquence
de cette redéfinition du lien du couple est laugmentation
du divorce et de la séparation. Elle implique un refus croissant
des situations malheureuses vécues autrefois comme des fatalités ;
une enquête relève que pour 700 divorces difficiles, les
violences conjugales sont en cause dans 21% des cas.
Le démariage
pose des problèmes nouveaux, surtout parce que le mariage était
le socle de létablissement et de la sécurité de la
filiation.
c.1. La situation de la femme a changé
mais linégalité entre les sexes persiste
La devise révolutionnaire inspire la République
française mais les révolutionnaires ont guillotiné
Olympes de Gouges, première féministe, auteur de la déclaration
des droits des femmes. En 1804, le Code Napoléon a clos
les débats révolutionnaires : la famille nexistait
que dans le mariage, lhomme en assurait la
magistrature. Il liait indissolublement trois éléments :
inégalité des sexes, maternité des femmes,
indissolubilité du mariage. Il faudra
plus dun siècle et demi pour que ces trois éléments
cessent de faire un tout. La
transition démographique, les progrès de la médecine
et de léducation réduisent linégalité, la
régression de linégalité est décisive lorsque
les femmes accèdent massivement au travail salarié. En France, le taux dactivité des femmes a toujours été important : un peu plus dun tiers des femmes travaillent, mais plus que dun choix émancipateur, il sagit dune obligation économique, en particulier dans le milieu ouvrier ou paysan. Lidéal bourgeois de la femme au foyer se démocratise et atteint son apogée dans les années 60. Sous leffet de lexode rural et de lallongement des études, la part des femmes actives baisse et atteint son minimum historique en 1961 (28,2%). Pourtant ces femmes mariées sont moins traditionnelles quon le pense ; elles ont fait des études, ont travaillé jusquà leur mariage et se préparent à retravailler quand les enfants sont élevés. Le taux de femmes actives remonte lentement malgré la crise (37,9% en 1994). |
Les taux dactivité
particulièrement élevés en France des mères actives signalent
un changement de modèle familial. En France, la seule catégorie
dont les taux dactivité ont augmenté est celle des femmes
de 25 à 49 ans.
En
1968, 60% des femmes en couple de 20 à 59 ans étaient
au foyer ; en 1980 : 30%. Ces chiffres rapportés
aux seules mères ayant des enfants à charge sont encore
plus éloquents. En 1994, 65% des femmes de 25 à 49 ans
travaillent. Cest le cas de 80% des femmes sans
enfants, de 75% des mères dun enfant, de 70% des mères
de deux enfants, de 50% des mères de trois enfants, de
16% des mères de quatre enfants et plus. |
La généralisation
du modèle du couple bi-actif est lun des traits
fondamentaux de la mutation de la famille. Il indique une
aspiration des femmes mais ne peut être dissocié des nécessités
économiques.
Malgré de
meilleures réussites scolaires, le plafond de verre qui
interdit aux femmes laccès aux fonctions les plus
prestigieuses se double dun mur de béton séparant
les activités dites féminines et les activités dites
masculines. Elles traduisent la difficulté à concilier vie
familiale et vie professionnelle. Le travail à temps partiel
illustre ces problèmes. Il est spécifiquement féminin (il est
occupé à 83% par des femmes). Les femmes sont fragilisées par
la double journée, les hommes participent peu aux soins du ménage
et au suivi éducatif.
Les domaines dactivité
des femmes semblent reproduire la séparation des sexes. Lorsquune
femme est médecin, elle sera beaucoup plus souvent pédiatre ou
gynécologue que chirurgienne ; le domaine de lenseignement
est largement occupé par les femmes, tout au moins jusquà
luniversité ; lorsquune femme est ministre cest
encore une fois au domaine de léducation ou des soins quelle
sera nommée
Les spécialistes des sciences de la formation
sinterrogent aujourdhui sur les responsabilités de lécole
dans cette nouvelle transmission des rôles traditionnellement
attribués en fonction du sexe.
Il existe aussi
un risque majeur dinégalité entre les femmes, on perçoit
une dualisation des destins féminins. Les unes bénéficiant dune
carrière intéressante, bien rémunérée, dune prise en
charge de leurs enfants compatible avec leurs horaires de travail,
dun service domestique et de conditions de logement
favorable parviennent à concilier féminité, maternité et
accomplissement personnel ; les autres subissent la précarisation
du travail, le manque de moyens pour la garde des enfants, les
heures de transport et la totalité des tâches ménagères, se
sentent flouées comme femmes comme mères et comme salariées.
Entre ces deux figures, un ensemble de situations montre que le
problème est davantage lié à lappartenance sociale quà
lidentité féminine.
Le pourcentage
des femmes ayant des responsabilités politiques en France est lun
des plus faibles dEurope. On constate en outre que plus la
responsabilité est prestigieuse, moins elle est féminine .
Létablissement dune véritable participation des
femmes au domaine politique est désormais envisagé comme une
modernisation nécessaire à la société française. Dans cette
direction, le gouvernement Jospin a fait voter, en 1997, une loi
limitant le cumul des mandats (par exemple. il ne sera plus
possible dêtre à la fois député européen et député
à lassemblée nationale) mais les effets de ce choix ne
seront visibles que dans les années à venir.
Aujourdhui,
grâce aux progrès de la médecine, lenfant est désiré
et programmé. On constate que cest désormais lenfant
qui fait la famille, au-delà des contrats
qui lient ses parents. Dans le paysage de baisse généralisée
de la natalité, la France compte davantage de naissance
que lItalie. La société française souffre, depuis plus dun
siècle, dune démographie languissante, les gouvernements,
de droite ou de gauche, ont régulièrement essayé dencourager
les naissances, les nombreuses aides accordées à la famille
appartiennent au chapitre dit des prestations
familiales . A titre dexemple, ou de curiosité,
on signalera quen 1997, deux enfants donnent droit à 672
francs dallocations familiales, trois enfants à 1531
francs etc. Laugmentation importante de ces allocations,
lorsque la famille passe de deux à trois enfants, signale la
volonté des politiques dencourager la conception dun
troisième enfant.
La baisse de la fécondité
ne tient pas à un refus de lenfant : les femmes sans
enfants sont moins nombreuses quautrefois. Après une généralisation
du modèle de famille à deux enfants, on constate une
nouvelle évolution dans les générations nées après 1950 :
une hausse de linfécondité et de la proportion de femmes
ayant un enfant ainsi quune hausse de la proportion de
femmes ayant trois enfants.
Les relations
parents-enfants sont profondément transformées pour une part
importante de la population et là se concentrent les problèmes.
En 94, donc en
moins de dix ans, le pourcentage denfants ne vivant pas
avec leurs deux parents a atteint 17%. Les études montrent aussi
que les adolescents sont les plus largement concernés (25%) et
que ces enfants vivent en large majorité avec leur mère (85%
vivent avec leur mère, 9% avec leur père, 6% avec aucun des
deux).
11% des mineurs vivent avec un parent seul,
5% des enfants mineurs vivent dans une famille recomposée. Les
remises en couple complexifient la fratrie : près de la
moitié des enfants de parents séparés ont au-moins un demi-frère
ou une demi-sur. 22% résident avec lui ; 10%
seulement ont des familles recomposées dans chaque foyer.
Cest en
1985 que se généralise lemploi du qualificatif
monoparentale pour parler des familles
composées dun seul parent, la mère donc dans la plupart
des cas.
A leur sujet, les
sociologues et les psychologues sintéressent à la durée
de la relation de lenfant avec le père.
La fréquence des
liens au père est dautant plus grande que lunion a
été longue, que lenfant est jeune, que le temps écoulé
depuis la rupture est court et que le milieu social est élevé (indiqué
par le niveau de diplôme de la mère). Larrivée dun
beau-père nest pas un obstacle ; ce sont les enfants
dont la mère est seule et sans relation amoureuse qui voient le
moins leur père, en revanche les enfants voient davantage leur père
si celui-ci reste seul. On constate une augmentation du droit de
lenfant à conserver deux parents, le progrès est encore
limité mais réel.
Les
transformations manifestent la vitalité du lien familial. La
fragilisation des liens entre les pères et leurs enfants
est devenue lune des questions les plus importantes dont
les femmes ne tirent aucune victoire mais souvent la
responsabilité dassurer seule la continuité de léducation.
Parce que la
transformation est inassumée surgissent les principales
difficultés, précarisée la mutation de la famille risque de
conduire à des formes plus accentuées de dualisation de la société.
De nombreuses études
soulignent à quel point la paternité est fragilisée dans les
familles affectées par le chômage, dans les quartiers les plus
touchés. Les analystes constatent lenchaînement de leffondrement
de la croyance au progrès, de la récession économique et de la
crise de la masculinité et leur aboutissement à des
comportements délinquants contre autrui ou contre soi :
toxicomanie ou criminalité sont des expressions masculines de la
difficulté dêtre. Si à cela sajoute la difficulté
de lintégration des jeunes dorigine étrangère, lengrenage
est encore plus pernicieux.
Toutes les études
sur le divorce et la séparation soulignent le poids de lappartenance
sociale dans la capacité de maintenir le lien de lenfant
à ses deux parents. Plus on descend dans léchelle sociale
plus les relations père/enfant se distendent et les pensions
alimentaires sont dautant moins payées que leur montant
est plus faible.
Entre 85 et 95, laugmentation
du nombre de familles monoparentales a été trois fois plus
rapide parmi les pauvres que dans lensemble des ménages. Lappauvrissement
des familles monoparentales grandit et lon constate chez
les hommes SDF (sans domicile fixe) la fréquence de processus de
désaffiliation sociale faisant suite à une rupture familiale.
Les solidarités
intergénérationnelles ont été redécouvertes, elles navaient
pourtant pas disparu.
Elles ont été
bouleversées par lallongement de la vie, lexode
rural, lextension du salariat et de la protection sociale.
La famille étendue
se resserre : moins de relations avec les cousins ou avec la
fratrie du fait de léloignement géographique en revanche,
les échanges à lintérieur de la parentèle restreinte
sont intenses et engagent souvent quatre générations.
Les frontières
entre les âges sont moins nettes. Lentrée dans lâge
adulte signifiait autrefois avoir un emploi, être installé dans
un logement indépendant, vivre en couple et fonder une famille.
Aujourdhui ces étapes ne sont pas toujours franchies au même
âge, un ensemble de statuts intermédiaires sintercale, liées
aux emplois temporaires, à la cohabitation. La poursuite des études
est un fait majeur qui concerne 46% des filles et 44% des garçons.
Le chômage retarde laccès à lemploi et les
situations de précarité demplois se multiplient. Laccès
à un habitat autonome, la mise en couple, la naissance du
premier enfant sont retardés. Une étape se dessine, caractérisée
par un ensemble de précarités; on parle dun allongement
de la jeunesse ou dun nouvel âge de la vie. En outre, les
caractéristiques communes de cet âge cachent dimportantes
disparités selon le sexe et lappartenance sociale :
- les filles
quittent plus vite la maison, plus souvent pour se mettre en
couple et subissent davantage les difficultés du chômage.
- les étudiants
représentent désormais ¼ de la population des 19-29 ans et les
2/3 dentre eux vivent chez leurs parents. A linverse
plus des 2/3 des jeunes non étudiants ont un domicile différent
de celui de leurs parents.
Les retraités bénéficient
de revenus généralement plus élevés que les actifs. Les
transferts publics à légard des retraités sont massifs,
les plus de 60 ans touchent globalement chaque année 18% du
revenu national soit 4 à 5% de plus que lensemble des
autres classes dâge. Les nouvelles générations expérimentent
une détérioration sans précédent de leur niveau de vie, la
famille joue un rôle fondamental pour amortir la crise ce qui
souligne linégalité des aides privées, la fragilité des
solidarités familiales.
Les étudiants sont aidés par leur
famille alors que les autres jeunes sont plus pauvres et moins
aidés. La généralisation de la protection sociale avait libéré
des revenus qui avaient été investis sur lavenir, des
jeunes en particulier, les évolutions actuelles, semblant
remettre en question cette protection, on assiste à une régression
de cet investissement.
La bonne entente
intergénérationnelle attestée par les sondages aurait remplacé
lancien conflit des générations. Laugmentation des
difficultés psychiques voire du suicide chez les adolescents
rend la vision moins idyllique et souligne lincertitude
persistante du nouveau pacte de filiation.
Langoisse
scolaire est liée à un véritable phénomène de société :
léchec scolaire. Linvestissement des parents sur la
scolarité des enfants est aujourdhui démultiplié par langoisse
des lendemains. A ce sujet, le nombre important de publications
concernant lorientation scolaire, les listes et les
statistiques relatant les performances des différents établissements
scolaires disséminés sur le territoire, cela à des périodes où
les familles françaises doivent affronter les choix des écoles
ou répondre aux décisions dorientation des enseignants
pour leurs enfants (la fin et le début de lannée scolaire),
nous paraît un indicateur très français de langoisse
que ces choix véhiculent. A linverse, limpossibilité
de valoriser un capital scolaire accroît la crise de la
transmission entre les générations.
Le fossé se
creuse entre les nouvelles familles recomposées de la
bourgeoisie urbaine et intellectuelle qui semblent triompher de
tous les pièges et les familles sans aucun repère décrites par
les travailleurs sociaux.
La cohésion
sociale exige un effort dimagination collective. Le pacte
civil de solidarité (PACS) tentait de répondre à cette
exigence. Élaboré par deux députés de gauche, il prévoit
de renforcer les droits des couples vivant en union libre, hétérosexuels
ou homosexuels, concerne aussi deux personnes ayant un projet de
vie commun, indépendamment de lexistence de relations
sexuelles. Ce projet a mobilisé lopposition de droite qui
y voit une atteinte à la famille et une première étape vers le
mariage homosexuel. La gauche a sous-estimé cette mobilisation
et a subi un échec alors quelle est majoritaire. Léchec
et ses interprétations divisent la gauche plurielle
et relance les débats à gauche comme à droite.
VIII.f. Les chiffres du
changement
Baisse
du taux de nuptialité |
6,2
pour mille en 1980 |
4,9
pour mille en 1997 |
Baisse
du taux de fécondité |
1,9
enfant par femme en 1980 |
1,7
en 1997 |
Augmentation
des couples non-mariés |
4,2
millions de personnes parmi les 29,4 millions en couple
en 1994 |
|
Augmentation
des naissances naturelles |
11,4%
en 1980 |
38,3%
en 1996 |
Augmentation
du taux de divortialité |
22,5%
en 1980 |
38,3%
en 1996 |
Allongement
de lespérance de vie |
|
En
1996, 74,1 ans pour les hommes 82 ans
pour les femmes |
VIII.g. Quelques dates
concernant plus particulièrement les femmes
|
1837 |
Apparition
du mot féminisme |
|
1879 |
Loi
Camille Sée créant des lycées de jeunes filles |
|
1884 |
Loi
Naquet rétablissant le divorce |
|
1903 |
Marie
Curie, prix Nobel de Physique, première femme professeur
à la Sorbonne Capacité juridique de la
femme mariée |
|
1909 |
Les
femmes sont autorisées à porter un pantalon si elles
tiennent à la main un guidon de vélo ou les rênes dun
cheval ! |
|
1925 |
Garçons
et filles suivent le même programme scolaire |
|
1944 |
Obtention
du droit de vote (96 ans après les hommes) |
|
1947 |
1ère
femme ministre, (mais de 47 à 74 les différents
gouvernements n'ont compté aucune femme ministre) |
|
1949 |
Parution
du 2ème sexe de Simone de
Beauvoir |
|
1956 |
Fondation
du planning familial |
|
1965 |
Le mari
ne peut plus sopposer à lexercice de lactivité
professionnelle de sa femme. |
|
1967 |
Loi
Neuwirth; légalisation de la contraception |
|
1970 |
Partage
de l'autorité parentale |
|
1972 |
Principe
légal de l'égalité de rémunération pour des travaux
de valeur égale |
|
1974 |
F.Giroud,
secrétaire détat à la condition féminine |
|
1975 |
Loi Veil:
légalisation de l'IVG (Interruption volontaire de
grossesse) |
|
1980 |
Marguerite
Yourcenar: 1ère femme académicienne |
|
1981 |
Création
du ministère des droits de la femme |
|
1982 |
Remboursement
de l'IVG par la sécurité sociale. Rejet par le conseil
constitutionnel dun projet instituant un quota de
25% de femmes pour les listes de candidatures. |
|
1983 |
Loi sur
l'égalité professionnelle |
|
1985 |
Le nom
de la mère ou de lautre parent peut-être ajouté
au nom porté par lenfant |
|
1986 |
Circulaire
légalisant lemploi du féminin pour les noms
de métiers et de fonctions : écrivaine, docteure,
auteure, professeure
|
|
1987 |
Abolition
des restrictions de lexercice du travail de nuit
des femmes. |
|
1993 |
Principe
de lexercice conjoint de lautorité parentale
à légard de tous les enfants quelle que soit la
situation des parents. |
|
1995 |
Installation
de lobservatoire de la parité chargée de recenser
les inégalités entre les hommes et les femmes. |
VIII.h. La société française
et les homosexuels
|
1960 |
Lhomosexualité
est classée parmi les fléaux sociaux avec lalcoolisme
et la prostitution. Elle nest pas poursuivie. |
|
1978 |
Le Sénat
vote labrogation des lois antihomosexuelles mais
ce projet échoue devant lAssemblée nationale. |
|
1982 |
Dépénalisation
totale de lhomosexualité. |
|
1985 |
Face à
lépidémie du SIDA les associations se mobilisent,
lattitude de la population vis-à-vis des malades
du SIDA et de lhomosexualité en général évolue. |
|
1989 |
La cour
de Cassation pose comme principe quun couple, ce ne
peut être quun homme et une femme. |
|
1998 |
Après
un premier échec à lAssemblée nationale, la
discussion du Pacs (pacte civil de solidarité), celui-ci
pouvant être conclu par deux personnes physiques quel
que soit leur sexe, est reportée à 99. |